Hier soir en marchant sur Sainte-Catherine j'avais vu une manifestation de grève. Avec le gros système de sonorisation et tout le kit. Un véritable spectacle à part entière! Je me demandais même si je n'allais pas voir un "Luc Plamondon" syndicaliste venir réclamer ses droits. Je disais à Alain que dans mon temps pendant une grève, on se serrais la ceinture, on mangeait ce que l'on pouvait et même dans les temps les plus durs, un bol de gravelle.

Mais ça m'a replongé dans mon enfance. L'usine où mon père travaillait, était en grève. Nous, pour arrondir les fins de mois on étais moyennement débrouillards. Mon père et ma mère faisaient des jardinières. À l'époque c'était in et le monde, il y en avait plein pour nous les acheter. Surtout qu'on faisais autre chose qui pognait encore plus. Des supports à bouteille de vin en jûte. Moi j'étais petit et je trouvais ça le fun d'aporter ma contribution.

Pas grand chose, mais pour aider mon père, ça m'amusait à chaque fois. Il fallait dérouler de bonnes longueurs de corde pour débuter l'oeuvre. Mon père tenait le gros rouleau dans un bout de la cave. Moi je prenait un bout de la corde et partait à courir jusqu'à l'autre bout de la cave. Il coupait la cordée et je revenais pour recommencer le manège une bonne douzaine de fois.

Pour financer une grève, les patrons du syndicat avaient émis des billets de moitié-moitié. Toujours pour aider mon père j'allais vendre des billets de porte à porte. Un village ce n'est pas bien grand alors le monde se connait assez. C'est a partir de cet exercice que j'ai compris un jour que les adultes c'est plein de complexité et que ça perd bien des choses qui font la beauté d'être jeune.

Pas question de dévoiler de nom ici. Mais en cognant à une porte, la dame m'ouvre, écoute mon boniment et dit: On sait bien! Ça veux faire la grêve mais ça n'a même pas les moyens de faire la grêve! Et c'est à nous autres de payer pour ça en plus! Surpris je lui dis de quoi dans le genre désolé merci quand même..

Je me préparais à repartir quand elle dit attend... Elle sort son porte-feuille et dit qu'elle va me prendre quatres billets. Je lui disais merci en retournant faire ma tournée. Elle ajouta: bonne chance! Ça m'avais beaucoup laissé perplexe. Je sentais déjà que si je disais ça à mon père ça blesserait sa fierté. Mais d'un autre côté je trouvais super quelle aie pris 4 billets.

Ce doit être ça qu'on appelle des chiâleux au coeur tendre? Il y en a plusieurs et vous devez sûrement en connaitre quelques-un. Mais n'empêche que ce n'est pas très bien de faire passer le message par des enfants. Mais c'est plus facile j'imagine.

Finalement on n'a jamais eu l'estomac vide même si ma mère me faisait prendre conscience qu'une grève ce n'est pas drôle. Je ne catchait pas trop ce qu'est ce genre de jeu auquel jouent les adultes. Les questions que se posent les adultes étaient vraiment loin de m'intéresser. Mon imaginaire était plus distrayant, plus passionnant. Même qu'un jour elle m'avait dit que si des monsieurs venaient devant la maison, de faire attention, qu'ils n'étaient pas gentil et de rentrer dans la maison. Mon père avait été pendant une brève période contre-maître. Moi je ne savais pas ce qu'était un contre-maitre et je me disais juste que ces hommes devaient être des fous. Ils ne sont jamais venus de toute façon.

Ha! j'allais oublier. Une lectrice m'a laissé des détails sur la marque "Président Choice". Il parait que contrairement à ce que je disait... ce n'est pas Américain. Ma fois peut-être ais-je confondu.. peut-être est-ce une autre de ces multiples entreprises avec un siège social à Toronto? Je ne suis pas parfait! Je fais des erreurs mais comme vous voyez.. ça se rectifie. Elle m'a dit aussi qu'elle aimais biens les Biscuits décadants ;-)

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