Avouons-le. Le marché du travail n'est pas facile. Nous en avons probablement entendu parlé sous toutes les coutures. Des subventions, des projets de relance économique. Heille ! Ça fais des années que l'économie est supposée reprendre, de rouler etc.. etc.. Le monde il est beau et le chômage diminue ! Hummm..
Le chômage diminue mon cul oui ! Travail, chômage et bien être social. Voilà un trio, un beau cercle vicieux avec le quel le gouvernement nous sert des statistiques à toutes les sauces. Des chiffres, des chiffres et encore des chiffres. Mais dans le fond c'est quoi ça des statistiques. Je dirais que le gouvernement et les chiffres c'est un peu comme les avocats avec les lois. On peu manipuler les chiffres aussi bien que les lois pour bien faire paraître le résultat devant le public.
Tiens histoire de plonger dans le vif du sujet, il y a une chanson de Lili Fatale que je trouve géniale et on en regarde les paroles. Ça résume très bien des situations de masses. Il s'agit de M. Carnivore :
C'est quand même pas des cons
Qui savent pas ce qu'ils font.
C'est quand même pas des cons
Qui savent pas où ils vont.
Les intérêts sont vils
Les motifs sont futiles
Que des histoires de profits
Et de pouvoir sans merci.
C'est la hiérarchie humaine
C'est l'argent qui la mène
Dans un petit écosystème
Qui laisse trop de place à la haine.
Faut quand même pas s'illusionner
Le monde est pas près de changer.
On vit toujours dans le même enfer
Des magnats qui veulent tout contrôler.
Mais ca vaux pu la peine de se demander pourquoi
La terre va toujours tourner sur les mêmes histoires.
Je lève mon verre au type bourré de fric et de pouvoir
Et à tout ce qu'il ne pourra jamais avoir.
Super course effrénée
Super productivité
Surtout pas de cas de conscience
Quand les profils descendent
De plus en plus carnivore
Avec de belles valeurs en or
Serait-ce dans la nature humaine
De détruire encore et encore
Voilà une chanson qui résume assez bien ma façon de penser de certains employeurs et qui, ironiquement, me rappelle beaucoup mon employeur actuel sur bien des points de vue. Je suis sûr que ce sera le cas pour bien des lecteurs et lectrices aussi. C'est que malheureusement nous avons trop de mentalité de masse. De production et rien d'autre.
Ça veux dire quoi cette belle phrase ? Que trop souvent on peu se retrouver dans un emploi qui fonctionne bien. Mais d'un jour à l'autre la perspective change complètement. L'employeur de nos jours a trop le gros bout du bâton. Il y a tellement de choix de main d'oeuvre que l'on ne parle plus d'emploi garanti à long terme mais de denrée jetable.
On prend ce que l'on veut comme on veut. Chez des employeurs on fait le renouvellement très régulier de la main d'oeuvre. Pour la production c'est idéal. Pas besoin de trop augmenter les salaires, pas le temps d'ajouter des avantages sociaux qui coûtent cher à la compagnie. Pire ! En laissant cet état des choses c'est excellent pour l'employeur. Quand un employé sait que son emploi n'est pas garanti, loin de là, il ne s'assiéra pas sur ses lauriers et se démènera. Dans les emplois de masse par contre, fort souvent il faudra qu'il ou elle recommence après avoir fait son temps.
Évidemment je ne prétends pas que tous les employeurs sont automatiquement comme ça quand il s'agit de masse. Certains employeurs sont même pas mal humain. Tant que leur petit coussin n'amincisse pas trop car ils ont le cul bien sensible et feront tout pour ne pas le mouiller. L'employeur qui est le plus souvent pointé du doigt dans les entreprises de masse comme ça, c'est évidemment Mc-Donald. Pourtant ce n'est pas le seul de la sorte. Si on en parle plus c'est à cause d'une réaction en chaîne médiatique tout simplement.
Tiens regardez comment la mentalité s'est modifiée au cours des 2 dernières décennies ! Il est impératif d'avoir un CV de nos jours pour vendre sa personne. Il faut presque devenir comédien attitré pour se discerner de la masse. Que dis-je, décrocher un emploi se veux presque " cruiser " l'employeur. Vous pensez que j'exagère ? Pas le moindre du monde. Si vous allez dans un club de recherche d'emploi c'est ce qu'on vous dira.
Pour une petite entreprise ça peut aller, mais il n'y a pas de moyenne entreprise qui n'aie pas son service des ressources humaines. Les grosses boites de travail connues reçoivent tellement de CV qu'elles pourraient refaire les forêts détruites en entier si elles pouvaient régénérer les CVs en arbres. Imaginez un peu le travail de sélection qui se fait simplement pour dégrossir les premières
Et ça c'est pour des emplois qui sont avouons le, simples, ordinaires. Quand c'est dans un domaine professionnel c'est bien plus rock&roll ! Par exemple vous pouvez passer tout d'abord une entrevue avec une boite de recrutement histoire de voir de quoi vous avez l'air, qui vous êtes, quelles sont vos compétences. Et ça ne mène à rien souvent. C'est juste pour avoir une idée. Une ouverture de dossier si l'on peut dire. Arrive l'employeur qui a besoin de vous. Vous pourrez peut-être encore passer une entrevue pour voir si vous êtes dans la fourchette de compétences voulue.
On présente donc une petite liste à l'employeur et le manège recommence. L'employeur passe tout ce monde en entrevue. Fera sa sélection et si c'est trop serré, on passera peut-être encore une autre entrevue. Voire deux. Ça en fait de la démarche vous direz. Ce n'est rien. Vous n'avez pas eu affaire aux postes dans les gouvernements encore. Il faut remplir des tas de papiers. Pas question de les faxer fort souvent. Il faut les poster absolument. Il y a plein de départements et cela fait que vous postulez des fois à Montréal mais c'est de Québec qu'on vous donne des nouvelles. Il ne faut surtout pas confondre les ministères et les départements. La circulation de l'information est extrêmement lourde et lente.
Quand on regarde tout ça avec une vue d'ensemble, c'est assez hallucinant. On peut considérer la recherche d'emploi comme un travail a plein temps. C'est même rendu tellement compliqué qu'un tas de gens se découragent et finissent par se dire qu'ils sont sur le bien-être social et vont y demeurer. Pas surprenant, il y a un tas d'emplois qui sont rendus moins avantageux que de demeurer sur le bien-être. Je sais vous direz ce sont des clichés. Attention je n'ai jamais dis que les gens sur le bien-être sont automatiquement des paresseux. Loin de là. Trop souvent cette réputation viens des " crosseurs " qui en retirent et qui n'y auraient même pas droit. Voire même ceux qui en retirent à plusieurs adresses différentes. Mais là on s'éloigne du sujet.
Tout ça pour dire que je trouve que malheureusement l'emploi est de plus en plus déshumanisé. J'envie fortement la génération des baby-boomers qui ont connu la sécurité et les avantages sociaux. Le travail était-il si peu productif à cette époque ? Peu importe c'est vrai que le modernisme a changer bien des choses. Toutefois j'aurais honte d'être un gros patron qui clame publiquement que la compagnie à fait des millions de profit à la fermeture de cette année fiscale si je sais que pour obtenir ça j'ai du faire plein de coupures sur le dos de mes employés en prétendant qu'il faut demeurer compétitif face à la compétition.
Une chanson de Okoumé d'ailleurs (La mer à boire) dit à un moment donné, que ce sont les employés qui passent une bonne partie de leur vie à payer une retraite dorée a leurs patrons avant de se faire mettre là... En creusant un petit peu dans les répertoires de chansons je suis sûr qu'on trouverait d'autres allusions. Tiens il m'en vient déjà 2 autres. Bon yeu donne moé une job des Colocs, P'tite vie ptite misère des Vilains Pingouins. Et encore une autre qui me viens en tête alors que j'ai même pas fini d'écrire cette phrase. Misère de Éric Lapointe. Ça vous donne une idée comment le " peuple " Québécois ne se fait pas une idée très morale des employeurs en général. Vraiment pas flatteurs.
Je trouve ça plate à dire mais oui j'ai connu des patrons humains pour lesquels on à de la fierté à travailler. Malheureusement ils sont de plus en plus rares. Et quand on arrive à dénicher ces rares employeurs, il arrive aussi souvent qu'il ne puisse plus rester humain afin que l'entreprise continue de fonctionner de façon compétitive. C'est un beau cercle vicieux et on ne peut pas faire grand chose. La phrase la plus célèbre de Kennedy fût : Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous mais plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays. À l'époque c'était une phrase glorieuse et remplie de sens. Aujourd'hui un employeur qui l'applique paraîtra à mes yeux, un copieur qui manque d'imagination, mais aussi pour quelqu'un qui a au moins la décence mal placée de dire que seul le profit l'intéresse et que le reste demeure secondaire.