Le suicide... Alors là, pour un sujet délicat, en voilà un vrai.
Je ne cache pas que l'événement récent de Dédé Fortin me ramène un peu la question en tête.
Il y a quelques années le suicide d'un de mes amis me portait à me poser encore plus de questions. Encore quelques années auparavant ce fut Kurt Cobain. Bref il y en a toujours eu et il y en aura toujours.
Je n'ai pas le goût de faire de quoi de moralisateur. Je n'ai pas le goût d'expliquer le pourquoi ! J'imagine que les cas doivent être pris individuellement. Non je veux juste livrer mon opinion. Une parmi tant d'autres j'imagine.
Dans le cas de Kurt Cobain, on dit en général qu'il a été victime de sa gloire. Je dois avouer que c'est surprenant. Pourtant bien avant Dalida aurait fait la même chose. Elle avait la richesse, la gloire, les hommes, la beauté. Tout ce qu'une femme aurait rêver d'avoir, elle l'avait. Pourtant elle n'était pas vraiment heureuse.
Pour en revenir à Kurt, la drogue circulait pas mal dans son groupe. Du moins sûrement plus que Dalida. Vous imaginez Dalida fumant une grosse bûche ? Non je n'accuse pas du tout la drogue dans le cas Cobain. Je me demande s'il n'était pas tout simplement maniaco-dépressif comme bien des suicidés ?
Mon ami lui, il l'était maniaco-dépressif. Comme il habitait plus proche de Québec je ne le voyais pas souvent. D'autres amis m'ont dit que son cas était effectivement difficile quand il avait ses "blues". Il semblerait que l'on accumule des malheurs au fond de soit. On a beau les extérioriser mais ce n'est que la pointe de l'iceberg. On en garde une plus grande parti au fond de soit. Vient un temps où le poids qu'on supporte au fond de soit, est trop lourd pour nos épaules et c'est la fin. Un geste que la victime s'imagine comme une libération.
Oui j'ai dis libération. Ceux qui se suicident le font presque tous dans un moment particulièrement intense de souffrance. Ce sont des extrêmes du sentiment. J'en comprends assez bien le mécanisme pour aller puiser dans mes "downs" de quoi d'assez difficile à décrire. C'est comme si j'avais un contrôle sur les vagues négatives qui osent me visiter.
Je passe pour quelqu'un d'assez flyé mais j'ai quand même mes pensées sombres comme n'importe qui. Sauf que je ne les exprime à personne. Ça ne me tente pas du tout d'emmerder le monde et ça ne me tente même pas, ne serait ce que pour moi-même. Je ne l'ai jamais fait et ça ne me manque pas. Quand j'ai un "down" on dirait que je le prends, l'observe sous toute ses coutures, l'amplifie et après l'avoir savouré à mon goût, je le rejette du revers de la main. Je ne peux dire pourquoi je le contrôle aussi bien. Les sentiments sont quelque chose de difficilement définissable.
Dans la tête d'un maniaco-dépressif, ce doit être un peu comme ça que ça se passe mais sous une forme beaucoup plus violente. J'imagine de véritables tempêtes de sentiments négatifs. Avec un cas comme Dédé je me rends compte encore plus que ce ne doit pas toujours être évident. Dans notre colonie artistique, s'il en est un qui avait la réputation d'être un fêtard, c'était bien lui! Et pourtant sans trop d'avertissement, Adieu la vie.
Est-ce que le suicide est toujours un cumulatif d'expériences négatives? Pour lui, la mort de son grand chum a été vraiment dure. Quand on écoute la pièce titre de l'album Dehors Novembre, on s'en rend compte. C'était écrit en pensant directement à lui. Nul doute possible dans ma tête. Dans le cas de mon ami aussi, c'était un cas d'expériences négatives accumulées. On dirait que c'est toujours ca dans le fond.
Je n'en dirais pas grand chose de plus. Je ne suis pas psychologue et je ne pense pas être capable de plonger en profondeur dans les méandres de ces idées sombres. Mais ce que j'en retiens c'est que cette mécanique du sentiment est très sournoise. Les suicidés semblent se faire discrets dans leurs démarches négatives. Ils donnent souvent des signes. Mais ce sont des signes discrets que l'on prend trop souvent à la légère en se disant: C'est juste un petit "down" passager. Ça va passer tout seul. Et quelle surprise de voir que ça passe de façon beaucoup plus radicale qu'on ne le pensait! J'espère bien ne jamais avoir à mettre mon doigt dans cet engrenage. On disait auparavant, que ce sont surtout les ados qui étaient portés à ce suicider car la maîtrise d'un tas de nouveaux sentiments est parfois compliqué. Mais la société est plus dure dans son rythme fou et les statistiques s'éclatent à ce niveau.